Plusieurs types de sinistres : tempête, inondation, incendie, etc., peuvent perturber l’activité d’une entreprise.
Parfois, suspendre temporairement les activités est nécessaire. En raison des dégâts, vous devez remplacer ou réparer quelques installations. Ces interruptions auront alors des répercussions sur vos résultats financiers.
C’est pour cette raison que plusieurs entreprises souscrivent à une assurance perte d’exploitation. Ce type de couverture fournit une indemnisation pour compenser la réduction du chiffre d’affaires.
L’assurance couvre les sinistres liés au gel, dégâts d’eau, foudre et bien d’autres encore.
Pourquoi savoir calculer une perte d’exploitation est alors nécessaire ? La raison étant que c’est un paramètre important pour la gestion des risques, les réclamations d’assurance et l’évaluation des conséquences financières des dégâts subis.
Existe-t-il alors des techniques pour calculer la perte d’exploitation ? Il suffit de suivre les étapes suivantes pour connaître les détails.
Définir la période sinistrée
Pour commencer, il est important de définir de manière minutieuse la période sinistrée. Cela fait partie des étapes clés pour déterminer la perte d’exploitation.
Contrairement à ce que l’on peut penser, cette période débute dès que les conséquences négatives des sinistres se font ressentir. Il se ne termine pas à la levée des restrictions sur l’activité économique, mais seulement lorsque l’entreprise redevient stable financièrement.
Prenons l’exemple d’un restaurant de quartier. La fin de la période sinistrée ne dépend pas de la réouverture de la société. Il s’agit plutôt du moment où l’entreprise détient un niveau d’activité semblable à celle qu’elle a eue avant la fermeture.
Donc, cette période peut se prolonger même après avoir rouvert, si le restaurant continue de subir une baisse importante de son chiffre d’affaires ou s’il n’arrive pas encore à égaler celui d’avant.
Après avoir déterminé exactement cet intervalle de temps, l’on peut calculer la perte de marge brute.
Calculer la perte de marge brute
Face à un moment de perturbation, il faut comprendre certains points importants.
- L’indemnisation accordée par l’assureur ne se base pas sur la diminution du chiffre d’affaires à compenser.
- Il se concentre sur la perte de marge brute pendant la période prédéterminée.
Qu’est exactement la marge brute ? Il s’agit de la différence entre les revenus générés par la société et les coûts variables.
Les charges variables sont celles qui diffèrent selon le volume de votre activité. Ce sont :
- L’électricité ;
- Les matières premières ;
- Les divers coûts directement en lien avec la production.
Comment calculer la perte de marge brute ? Après avoir défini les charges variables, il faut maintenant les déduire du chiffre d’affaires. Ce calcul a pour objectif de connaître le montant que l’entreprise aurait dû percevoir si le sinistre n’avait pas eu lieu.
Plus précisément, vous quantifiez la perte de vos revenus. Le calcul peut s’effectuer en utilisant la formule ci-dessous (Hors-Taxe) :
Marge Brute = Chiffre d’affaires – coûts d’exploitation.
C’est plus simple si l’on prend le cas d’un revendeur.
Marge Brute = Chiffre d’affaires – coûts d’achat.
Cette méthode de calcul exprime la différence entre les coûts d’achat en termes de montants totaux et les CA bruts.
Cependant, il existe une autre formule unitaire pour calculer la marge brute, toujours Hors-Taxe :
Marge brute unitaire = Tarif de vente unitaire – Coût d’achat unitaire.
En somme, pour évaluer l’impact financier des sinistres sur la société, calculer la perte de marge brute est primordial. Il aide à mesurer la somme d’argent que l’entreprise aurait pu encaisser avant l’arrêt de la production.
Évaluation du montant de l’indemnisation
Cette évaluation se concentre sur l’étude précise de l’état financier de la société avant les perturbations. Le but est de définir le chiffre d’affaires prévisionnel, autrement dit la somme que la société aurait dû percevoir en l’absence du sinistre.
L’idée est de remettre l’entreprise dans l’état qu’elle aurait connu sans incident.
La perte de Chiffre d’affaires prévisionnel est la différence entre :
- Le revenu non généré sur une période précise (ex : du 25 Janvier au 25 Avril 2021) ;
- Et le chiffre d’affaires réalisé pendant la même période de l’année ou des années précédentes.
Pour le calculer, vous devez vous baser sur l’historique de la société. Considérez plusieurs éléments à savoir :
- Les activités en cours de développement ;
- Le taux de croissance constaté annuellement ;
- D’éventuelles variations saisonnières ;
- Les investissements faits avant les perturbations, susceptibles d’optimiser l’activité.
Pour déterminer la perte d’exploitation, on peut utiliser la formule :
Perte d’exploitation = Taux de marge brute x pertes de chiffre d’affaires prévisionnel.
Prenons un exemple pour plus de précision : une boutique de vêtements.
En 2020, elle a effectué une recette de 150 000 euros. Au cours des cinq années passées, son chiffre d’affaires a connu une croissance annuelle de 8 %.
L’année suivante, soit en 2021 : elle aurait pu avoir 150 000 euros + 8 % de recette, c’est-à-dire 162 000 euros.
Toutefois, la boutique a réalisé 0 euro de CA à cause d’une interruption temporaire de deux mois. La recette réelle en 2021 est alors rapportée à 135 000 euros.
La perte de chiffre d’affaires prévisionnel pour cette période :
162 000 – 135 000 euros = 27 000 euros.
Pendant ces 2 mois de fermeture, la boutique a économisé 2 500 euros de coûts variables.
Le taux de marge brute est évalué en utilisant la formule qui suit :
Taux de marge brute = [Bénéfice brut / Chiffre d’affaires] x 100
Soit [(27 000 euros – 2 500 euros) / 162 000 euros x 100] = 15,12 %
Nous pouvons calculer maintenant la perte d’exploitation :
Perte d’exploitation = 15,12 % x (27 000 – 2 500) = 3 706,80 euros
C’est la somme d’indemnisation que l’assurance devrait verser à la boutique de vêtements. C’est juste un exemple, mais la perte d’exploitation peut s’élever à bien plus que cela. En effet, ici on suppose que les ventes ont repris juste après la réouverture. Or parfois, après une fermeture, même temporaire, il faut regagner le cœur de sa clientèle.
Pour calculer la perte d’exploitation, il suffit donc de déterminer la période sinistrée et la perte marge brute. En effet, pour connaître de manière exacte la perte d’exploitation, il faut avoir la valeur de ces éléments en mains.
Optimisation de la gestion des risques face aux sinistres
La gestion des risques est un pilier central dans la préparation et la réponse aux sinistres qui affectent l’activité économique des entreprises. L’évaluation précise des risques, associée à une assurance perte d’exploitation adaptée, permet aux entreprises de minimiser les conséquences financières des interruptions d’activité.
La clé réside dans la capacité à identifier les potentiels sinistres, tels que les inondations ou les incendies, et à comprendre leur impact sur la marge brute et le chiffre d’affaires. Ainsi, une stratégie de gestion des risques efficace englobe à la fois la prévention et une bonne couverture d’assurance pour sécuriser la continuité des opérations.
Par ailleurs, la gestion des risques ne se limite pas à la souscription d’une assurance. Elle implique également l’établissement d’un plan de continuité d’activité robuste, qui prévoit des mesures d’urgence pour maintenir ou reprendre rapidement les opérations en cas de sinistre.
Ce plan doit être régulièrement révisé et testé pour s’assurer de son efficacité, ce qui contribue à réduire les pertes de marge brute et à accélérer la reprise du niveau d’activité après un incident.
Le rôle crucial de l’assureur dans la compensation des pertes
L’assureur joue un rôle déterminant dans le processus de récupération après un sinistre. La qualité de la couverture d’assurance perte d’exploitation est essentielle pour garantir une indemnisation adéquate, qui reflète fidèlement la perte de chiffre d’affaires et la diminution de la marge brute.
Il est important pour les entreprises de travailler étroitement avec leur assureur, en fournissant une documentation précise et complète sur les dommages subis et leur impact sur l’activité. Une communication transparente et régulière permet d’accélérer le processus d’indemnisation et de favoriser une estimation juste de la perte.
En outre, l’expérience et l’expertise de l’assureur en matière d’évaluation des dommages et de calcul des pertes sont cruciales. Les entreprises peuvent bénéficier de conseils spécialisés pour naviguer à travers les complexités du processus de réclamation.
L’objectif est d’assurer que l’indemnisation reçue aide effectivement à compenser les conséquences financières des sinistres, permettant ainsi une reprise d’activité dans les meilleures conditions.
Évaluation financière et prévisionnel dans la reprise post-sinistre
Après un sinistre, l’une des étapes les plus critiques pour une entreprise est l’évaluation de son état financier actuel et la projection de son futur prévisionnel. Cette analyse est indispensable pour comprender l’ampleur de la perte de chiffre d’affaires et pour planifier la reprise.
Il est crucial d’évaluer les coûts variables et les charges fixes qui ont été impactées, afin d’obtenir une vue d’ensemble précise de la santé financière de l’entreprise. Cette démarche aide à déterminer le taux de marge brute affecté et à élaborer des stratégies pour retrouver un niveau d’activité optimal.
La reconstitution du prévisionnel joue également un rôle majeur dans la négociation avec l’assureur pour l’indemnisation. En fournissant une estimation réaliste des revenus manqués et des surcoûts engendrés par l’interruption, les entreprises peuvent argumenter efficacement pour obtenir une compensation qui reflète véritablement l’impact du sinistre. Cette démarche nécessite une analyse approfondie des tendances de croissance antérieures, des charges variables, et de tout facteur externe susceptible d’influencer la reprise.
Ainsi, une évaluation financière et prévisionnelle rigoureuse est essentielle pour sécuriser le futur de l’entreprise après un sinistre.